·       Les Britanniques

 

 

Sir Winston Leonard Spencer Churchill (1874-1965)

 

Né en 1874, homme d'État britannique, chef du gouvernement pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut l'un des principaux artisan de la résistance du Royaume-Uni et des Alliés contre l'Axe. Diplômé de l'école militaire royale de Sandhurst, il servit en Inde et au Soudan, et démissionna de son commandement de cavalerie en 1899 pour devenir correspondant pendant la guerre des Boers. Il fut fait prisonnier, et son évasion spectaculaire en fit un héros national. En 1900, il fut élu au Parlement dans les rangs des conservateurs, puis il rejoignit le parti libéral en 1904. Ministre du Commerce dans le gouvernement libéral d'Herbert Henry Asquith(1908), puis ministre de l'Intérieur (1910-1911), il travailla en collaboration avec David Lloyd George. Nommé premier lord de l'Amirauté (1911-1915), il modernisa considérablement la flotte britannique.

L'effondrement du parti libéral et du gouvernement de Lloyd George éloigna Churchill du Parlement de 1922 à 1924. Réélu en 1924, cette fois comme député conservateur, il devint chancelier de l'Échiquier du gouvernement de Stanley Baldwin (1924-1929). Il fut écarté du pouvoir par la défaite des conservateurs en 1929, et durant les années 1930, se consacra principalement à l'écriture. Churchill prit rapidement conscience de la menace que représentait le nazisme pour le Royaume-Uni. Pendant la crise tchèque de 1938, il plaida en vain pour une action de la France, du Royaume-Uni et de l'URSS, et condamna les accords de Munich signés par Neville Chamberlain. Il insistait sur la nécessité d'un réarmement. D'abord peu suivie par l'opinion publique, sa position rallia un soutien grandissant, et Chamberlain dut le nommer premier lord de l'Amirauté après la déclaration de guerre à l'Allemagne, en septembre 1939. La politique d'apaisement de Chamberlain ayant été un échec, Churchill lui succéda au poste de Premier ministre le 10 mai 1940. Pendant les jours sombres de la bataille d'Angleterre, la pugnacité et les discours passionnés de Churchill persuadèrent les Britanniques de poursuivre la lutte. Avec l'aide d'Antony Eden, il développa une collaboration fructueuse avec le président Franklin D. Roosevelt, obtenant le soutien militaire et moral des États-Unis. Après l'entrée en guerre de l'Union soviétique et des États-Unis, en 1941, Churchill tissa des liens étroits avec les responsables de ce qu'il appelait la «Grande Alliance», y compris avec le général de Gaulle (qui ne fut reconnu par les États-Unis qu'en 1942). Se déplaçant pendant toute la durée de la guerre, il contribua dans une large mesure à la coordination de la stratégie militaire alliée. Il eut un rôle de premier plan dans les grandes conférences de paix, notamment à Yalta (1945). Il ne participa qu'aux premières négociations de Potsdam, car il perdit les élections de juillet 1945; le travailliste Clement Attlee le remplaça à la tête du gouvernement.

Il critiqua les réformes de «l'État providence» introduites par son successeur. Dans le célèbre discours du «!rideau de fer!» qu'il prononça dès 1946 à Fulton (Missouri), il mit en garde le «!monde libre!» contre les dangers de l'expansion soviétique. À nouveau Premier ministre de 1951 à 1955, il fut, en raison de son âge avancé et de sa santé défaillante, empêché de diriger le pays de façon aussi dynamique. Il céda le pouvoir en avril 1955 à Anthony Eden, et consacra ses dernières années à la peinture et à l'écriture. Il reçut pour son œuvre le prix Nobel de littérature en 1953. Il mourut le 24 janvier 1965, à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Des funérailles nationales eurent lieu à Bladon, près du palais de Blenheim.

 

 

Bernard Law Montgomery of Alamein (1887-1976)

 

Né en 1887, maréchal britannique qui dirigea de nombreuses offensives alliées en Afrique et en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Né à Londres, il fit ses études à l'école militaire de Sandhurst. Entré dans l'armée britannique en 1908, il servit pendant la Première Guerre mondiale en qualité de capitaine. En 1942, il fut nommé commandant de la VIIIe armée britannique en Afrique. Deux mois plus tard, il lança une offensive à El-Alamein, en Égypte, qui permit d'expulser d'Égypte, puis de Cyrénaïque et de Tripolitaine, les forces armées germano-italiennes commandées par Rommel. En 1943, il remporta une autre victoire sur Rommel lors de la bataille de Mareth, dans le sud de la Tunisie. Commandant en chef des armées britanniques sur le front occidental, il servit sous les ordres d'Eisenhower, de décembre 1943 à août 1944, et participa aux débarquements alliés en Sicile, en Italie et en Normandie. À la tête du 21e groupe d'armées, il progressa vers l'Allemagne et reçut la capitulation des armées allemandes du Danemark et de Hollande. Nommé maréchal, il fut anobli en 1946 et se vit confier le commandement de chef de l'état-major impérial, puis fut commandant adjoint des forces atlantiques en Europe de 1951 à 1958. Il meurt en 1976.

 

 

·       Les Français

 

 

Edouard Daladier (1884-1970)

 

Né en 1884-1970), président du Conseil de 1939 à 1940.

Il fut élu après la Première Guerre mondiale député radical-socialiste du Vaucluse. Brillant orateur, il entra, après la victoire du Cartel des gauches en 1924, au gouvernement formé par Herriot. Il le remplaça à la présidence du parti radical l'année suivante. Nommé ministre de la Guerre en 1932, Daladier se spécialisa dans les questions de défense. Il allait diriger la politique militaire de la France de 1932 à 1934 puis de 1936 à 1940. Président du Conseil de janvier à octobre 1933, il fut rappelé à ce poste le 30 janvier 1934. Daladier, surnommé «le taureau du Vaucluse», apparaissait comme un homme fort et intègre, seul capable de s'opposer aux ligues d'extrême droite. Il dut pourtant démissionner après l'émeute du 6 février 1934, après avoir perdu le soutien du président de la République, Albert Lebrun, et celui du président du groupe radical à la Chambre des députés, Édouard Herriot. Daladier revint pourtant au premier plan de la scène politique, à la faveur du Front populaire. Daladier reprit la présidence du parti radical en janvier 1936. Après la victoire du Front populaire et la formation du gouvernement de Léon Blum, au printemps, il devint vice-président du Conseil et retrouva le ministère de la Défense nationale. Toutefois, dès l'automne, il prit ses distances avec le Front populaire, conscient que la politique économique et sociale menée par le gouvernement ne satisfaisait pas la classe moyenne, principal soutien électoral des radicaux. En juin 1937, la position prise par Daladier, candidat déclaré à la succession de Blum, contribua à la chute de ce dernier. Président du Conseil de 1938 à 1940, Daladier concrétisa la rupture des radicaux avec le Front populaire. En septembre 1938, Daladier signait, avec Chamberlain, Hitler et Mussolini, les accords de Munich. Accueilli triomphalement à son retour dans la capitale française par une opinion majoritairement pacifiste, il dut affronter l'hostilité des communistes, qui lui reprochaient d'avoir failli aux engagements antifascistes du Front populaire. Pour Daladier cependant, les accords, qui maintenaient la paix en sacrifiant la Tchécoslovaquie, ne constituaient qu'un sursis devant permettre le réarmement de la France. Il opposa dès lors une attitude très ferme aux revendications territoriales de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Après la signature du pacte germano-soviétique en août 1939, le gouvernement Daladier fit prononcer la dissolution du Parti communiste français, dont les députés allaient être arrêtés en 1940. Le 3 septembre 1939, la France déclarait la guerre à l'Allemagne. S'il avait contribué de manière décisive à l'effort de réarmement de la France, Daladier avait manifesté une trop grande confiance envers un état-major que la «drôle de guerre» devait désavouer. Sa politique militaire, qui fera de lui, au regard de l'histoire, l'un des responsables de la défaite de 1940, fut désavouée par les députés. Daladier fut contraint à la démission le 20 mars 1940. Arrêté en septembre par le gouvernement de Vichy, il comparut, ainsi que d'autres dirigeants de la IIIe République, devant la cour de Riom en février 1942. Après la suspension du procès, Daladier fut livré aux Allemands et déporté en 1943. Après la Libération, il revint à la vie politique et fut député radical jusqu'en 1958, sans retrouver cependant de fonctions gouvernementales.

 

 

Charles de Gaulle (1890-1970)

 

Né en 1890 dans un milieu traditionaliste et conservateur, de Gaulle s'orienta vers la carrière militaire et fut admis en 1908 à Saint-Cyr. Affecté au 33e régiment d'infanterie commandé par le colonel Pétain, il avait atteint le grade de lieutenant lors de la déclaration de guerre. Blessé à trois reprises, promu capitaine, il se distingua à Verdun. Fait prisonnier à Douaumont le 2 mars 1916, il fut interné au fort d'Ingolstadt après plusieurs tentatives d'évasion. En 1925, son ancien colonel d'Arras, devenu le maréchal Pétain, l'appela à son cabinet (il était alors vice-président du Conseil supérieur de la guerre) comme officier rédacteur, chargé d'écrire une histoire du soldat français. Nommé commandant d'un bataillon de chasseurs à pied à Trèves (1927), de Gaulle, définitivement éloigné de Pétain, ne put obtenir la chaire qu'il briguait à l'École de guerre et fut envoyé au Liban où il devint de 1929 à 1931 chef des 2e et 3e bureaux de l'état-major. De retour à Paris en 1931, il fut affecté au Secrétariat général de la défense nationale. Il publia Vers l'armée de métier (1934), ouvrage dans lequel il plaidait pour un changement radical de la stratégie française et la création d'unités de «!moteurs cuirassés!» capables de prendre l'ennemi par surprise et confiées à des militaires professionnels. Nommé à la tête du 507e régiment basé à Metz il s'aliéna le soutien d'un autre chef militaire prestigieux, le général Giraud, gouverneur militaire de la ville, qui se montra un adversaire résolu de l'emploi autonome des chars tel que le préconisait de Gaulle. Après l'entrée en guerre de la France contre l'Allemagne nazie, il adressa à quatre-vingts personnalités civiles et militaires un mémorandum intitulé l'Avènement de la force mécanique, dans lequel il critiquait sévèrement la stratégie définie par le grand état-major (janvier 1940). Nommé à la tête de la quatrième division cuirassée (en cours de formation) alors qu'il n'était encore que colonel, il mena quelques brillantes contre-offensives en mai 1940 (à Montcornet et à Abbeville, notamment), donnant ainsi la preuve que le théoricien de la stratégie militaire pouvait également être un bon praticien. Promu général de brigade à titre temporaire, il fut appelé à Paris le 5 juin 1940 par le président du Conseil Paul Reynaud, qui lui offrit le poste de sous-secrétaire d'État à la défense dans le gouvernement resserré (douze ministres) qu'il dirigeait. Déterminé avec le président du Conseil à poursuivre la guerre en prévoyant, au besoin, un repli du territoire métropolitain, il rencontra l'opposition des partisans de l'armistice (Pétain, Weygand, Laval) et, après la formation du cabinet Pétain, s'envola pour Londres le 17 juin. Le 18 juin 1940 vers 20 heures, au micro de la BBC, Charles de Gaulle lança son fameux appel du 18 juin, dans lequel il plaidait pour la continuation de la lutte contre les forces de l'Axe aux côtés de la Grande-Bretagne. Rebelle à l'autorité officielle de la IIIe République agonisante dont Philippe Pétain venait de prendre la tête, de Gaulle se consacra dès lors à l'organisation de son Comité de la France libre. Seulement entouré à l'origine de militaires inconnus et de journalistes aventureux, il obtint assez rapidement le soutien de Churchill qui le reconnut le 7 août 1940 comme «!chef des Français libres!». Condamné à mort par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le 2 août 1940, de Gaulle rassembla autour de lui une équipe de militaires, d'universitaires, d'hommes politiques et de journalistes. Confronté à l'hostilité du président Roosevelt qui voyait en lui un aventurier et cherchait à ménager le gouvernement de Vichy, de Gaulle chercha à rallier à sa cause les possessions de l'Empire français, mais échoua lors de sa tentative de débarquement à Dakar à la fin de septembre 1940. Il parvint néanmoins à obtenir le ralliement du Tchad, de l'Afrique-Équatoriale française, de Madagascar et de la Réunion, et constitua le Conseil de défense de l'Empire (octobre 1940). Bien que ne disposant que de très maigres forces militaires, de Gaulle s'employa, par son attitude, à interdire à ses alliés, Anglais et Américains, de traiter la France libre en légion étrangère, et défendit partout où il le put les intérêts et les positions de la France dans le monde. Parallèlement à son activité internationale, le général de Gaulle entretint un contact constant avec la Résistance intérieure par l'intermédiaire d'un ancien préfet de la IIIe République révoqué par Vichy, Jean Moulin, dont les efforts d'unification de la Résistance aboutirent en 1943 à la création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui reconnut de Gaulle comme chef de la France libre. Cinq jours après le débarquement des forces anglaises, américaines et canadiennes en Normandie (juin 1944), de Gaulle débarqua à Courseulles. L'accueil qu'il reçut sur le sol français établit définitivement sa légitimité aux yeux des Américains, qui durent renoncer à l'établissement d'une administration alliée pour gouverner la France jusqu'à sa libération totale. Le 26 août 1944, de Gaulle descendit les Champs-Élysées en compagnie des chefs de la Résistance intérieure, acclamé par un million de Parisiens. Le 3 septembre 1944, de Gaulle prit la tête d'un gouvernement provisoire qui perdura jusqu'en 1947. Craignant un retour aux institutions et aux pratiques de la IIIe République (division des partis, instabilité ministérielle, parlementarisme), de Gaulle proposa un projet de Constitution renforçant le pouvoir exécutif et dut faire face à l'opposition d'une majorité de l'Assemblée heurtée par ses conceptions «!présidentialistes!». Après avoir été confronté à plusieurs crises avec les partis, le président du gouvernement choisi par la première Assemblée constituante finit par se convaincre que ses options étaient inconciliables avec celles de la classe politique, et il démissionna brusquement de toutes ses fonctions le 20 janvier 1946.

À partir du printemps de 1958, les appels en direction du général de Gaulle se multiplièrent jusque dans les milieux politiques qui lui étaient peu favorables et, en mars 1958, une «!antenne!» algéroise installée par le ministre de la Défense, Jacques Chaban-Delmas, se mit à préparer ouvertement son retour au pouvoir, et son nom fut intentionnellement mis en avant par le général Salan lors de l'insurrection du 13 mai 1958. Entre menace de coup d'État militaire et intrigues politiques, de Gaulle s'imposa comme le seul capable de résoudre la crise de régime, simultanément appuyé et par les tenants de l'Algérie française et par ceux qui voyaient en lui l'homme de la décolonisation. Le 15 mai, il se déclara «prêt à assurer les pouvoirs de la République» et, quatre jours plus tard, alors que la tension ne cessait de monter, il convoqua la presse pour bien marquer le «légalisme» de ses intentions, déclarant avec humour : «Ce n'est pas à soixante-sept ans que je vais commencer une carrière de dictateur.». De Gaulle se montra d'une grande intelligence politique pendant ces jours d'agonie de la IVe République, manœuvrant entre déclarations publiques et contacts privés jusqu'à se voir appeler par le président de la République René Coty à la présidence du Conseil le 29 mai. Bénéficiant d'un large soutien, il reçut de l'Assemblée les pleins pouvoirs pour réviser la Constitution. Pendant l'été de 1958 fut rédigée la nouvelle Constitution, que 80% des Français approuvèrent par référendum en septembre 1958 et, en janvier 1959, de Gaulle fut élu président de la République. Désavoué par les Français en 1969, de Gaulle démissionna de ses fonctions de président de la République le 27 avril 1969. Il s’éteignit en 1970…

 

 

Jean-Marie de Lattre de Tassigny (1889-1952)

 

Né en 1889, Jean-Marie Gabriel de Lattre choisit la cavalerie à la sortie de l’École militaire de Saint-Cyr en 1908. Versé à sa demande dans l’infanterie en 1915, un an après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, quatre fois blessé, il termina la guerre comme capitaine, après avoir gagné huit citations au combat. Il fut affecté en 1931 à l’état-major du général Weygand, puis resta jusqu’en 1935 sous les ordres de son successeur, le général Georges. Nommé colonel, il commanda, de 1935 à 1937, le 5e régiment d’infanterie, basé à Metz. Chef d’état-major de la Ve armée en Alsace, il combattit en 1940, lors de la guerre éclair de mai-juin, à la tête de la 14e division d’infanterie, et opposa une résistance acharnée à la Wehrmacht, dans l’Aisne et les Ardennes. Nommé commandant militaire du Puy-de-Dôme, puis placé à la tête de la XIIIe région militaire après l’armistice, il fonda plusieurs écoles de cadres, dans la lignée du programme de régénération de la jeunesse prôné par la révolution nationale qu’appelait de ses vœux le maréchal Pétain. Nommé en 1941 commandant des troupes de Tunisie, où il s’employa à remettre en état le dispositif de défense à la frontière libyenne, il revint en France en janvier 1942 et prit le commandement de la 16e division militaire à Montpellier. Cependant, l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes, en novembre de la même année, et les consignes de passivité données par le gouvernement à l’armée d’armistice déterminèrent sa rupture avec le régime. Ayant tenté de résister, il fut arrêté et condamné à dix années d’emprisonnement pour trahison. Transféré en février 1943 à Riom, il s’échappa en septembre et gagna Londres, puis Alger. Chargé par le général Giraud du commandement de l’armée B, il prépara le débarquement de Provence, au sein de l’état-major franco-américain, placé sous les ordres du général Patch. Après la prise de l’île d’Elbe (du 17 au 20 juin), de Lattre débarqua en Provence le 17 août 1944. Après Arles, Toulon et Marseille, l’armée B remonta vers le Rhône, jusqu’à Lyon (3 septembre), puis gagna la Saône et le Jura. Atteignant les Vosges, puis le Rhin, mais buttant sur la poche de Colmar, la Ire armée pénétra en Allemagne en février 1945 . De Lattre fut ensuite nommé commandant en chef de l’armée d’occupation française en Allemagne. Malade, très affecté par la mort de son fils Bernard, il dut être rapatrié en France en novembre 1951. Après sa mort, survenue en janvier 1952, il fut élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France.

 

 

Henri Giraud (1879-1949)

 

Pendant la Première Guerre mondiale, il fut capturé par les Allemands mais s'échappa de prison. En mai 1940, Giraud commanda la IXe armée dans le nord de la France. Après la chute de Sedan, il fut de nouveau fait prisonnier par les Allemands. Il s'évada d'Allemagne pour rejoindre la zone libre française en avril 1942 et se rendit en Algérie en novembre, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. À la suite de l'assassinat de l'amiral Darlan en décembre 1942, Giraud assuma la direction, civile et militaire de l'Afrique française. En juin 1943, il devint coprésident du Comité français de libération nationale (CFLN) à Alger avec le général Charles de Gaulle et fut nommé, en juillet, commandant en chef de toutes les forces françaises. Mais en novembre, sous la pression du général de Gaulle, il abandonna ses responsabilités politiques et, en avril 1944, renonça à son commandement militaire. Entre-temps, il était parvenu à reconstituer en Afrique du Nord une armée française (FFL) qui prit une part déterminante à la libération de la Corse. Revenu en France après la Libération, Giraud fut nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre.

 

 

Alphonse Juin (1888-1967)

 

Alphonse Juin sortit major de l'école militaire de Saint-Cyr en 1911 et servit au Maroc entre 1912 et 1914. Durant la Première Guerre mondiale, il fut grièvement blessé sur le front de Champagne et rejoignit le Maroc pour être aide de camp de Lyautey. Il intégra, en 1937, l'état-major du Conseil supérieur de la Guerre. Promu général, il commanda, en 1940, la 15e division motorisée qui combattit dans le nord de la France et en Belgique. Fait prisonnier par les Allemands à Lille, il fut libéré en 1941 sur une requête du maréchal Pétain, qui le nomma commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord en remplacement du général Weygand. Après le débarquement des Alliés, en novembre 1942, il se rallia au général Giraud. Commandant les troupes françaises lors de la reconquête de la Tunisie en 1943, il prit ensuite la tête du corps expéditionnaire français en Italie. Juin remporta la victoire du Garigliano qui ouvrit la route de Rome aux Alliés.

Rappelé à Alger par le général de Gaulle, il fut nommé chef d'état-major de la Défense nationale en 1944. De 1947 à 1951, il fut résident général au Maroc.

Élevé au rang de maréchal de France en 1952, Juin occupa de très hautes fonctions, tant dans l'armée française — dont il fut inspecteur général — qu'au sein de l'Alliance atlantique : de 1951 à 1956, le maréchal Juin fut le commandant interallié des forces atlantique pour le secteur Centre-Europe. Ayant manifesté publiquement son désaccord avec la politique algérienne du général de Gaulle, il fut mis à la retraite en 1962.

 

 

Philippe de Hauteclocque, dit Leclerc (1902-1947)

 

Philippe de Hauteclocque, sorti de l’École militaire de Saint-Cyr en 1924, de l’École d’application de la cavalerie de Saumur l’année suivante, servit au Maroc où il participa à des opérations de pacification. Instructeur à Saint-Cyr après son retour en France, capitaine en 1934, il réussit en 1938 le concours de l’École de guerre, dont il sortit major l’année suivante. Mobilisé comme capitaine d’état-major au sein de la 4e division au début de la Seconde Guerre mondiale, il combattit sur le front belge. En mai 1940, alors que sa division était encerclée par les Allemands, il obtint de son général l’autorisation de rejoindre les lignes françaises. Capturé, il s’évada, retourna au combat dans un régiment de cuirassiers, fut blessé, et parvint encore à échapper aux troupes allemandes. Ayant pris connaissance de l’appel du général de Gaulle, incitant à continuer le combat malgré la conclusion de l’armistice, il quitta la France par l’Espagne et gagna Londres, où il se présenta au chef de la France libre, le 25 juillet 1940. Nommé chef d’escadron, celui qui se fera désormais appeler Leclerc fut envoyé en Afrique avec la mission de gagner l’Afrique-Équatoriale française à la cause de la France libre, mission qui fut accomplie dès la fin du mois d’août 1940. Gouverneur du Cameroun, puis commandant militaire du Tchad, Leclerc s’empara le 1er mars de l’oasis de Koufra, tenue par les troupes italiennes, dans le désert de Lybie, et fit devant ses hommes le serment «de ne déposer les armes que lorsque [les] couleurs [nationales] flotteront sur la cathédrale de Strasbourg». Général de brigade en août 1941, il lança ses forces sur le Fezzan et, le 26 janvier, put faire la jonction avec les forces de Montgomery, qu’il rejoignit à Tripoli. Il participa à toutes les batailles menées dans le Sud tunisien, puis prit part aux combats en Tripolitaine. Général de division au mois de mai 1943, Leclerc fut chargé par le général de Gaulle de former au Maroc la 2e division blindée. La 2e DB rejoignit la Grande-Bretagne en avril 1944 pour préparer le débarquement en Normandie. Parvenu le 1er août 1944 sur le sol français à la tête de ses troupes, Leclerc mena sa division jusqu’à Paris, où elle entra triomphalement le 24 août.

Nommé commandant supérieur des forces françaises en Extrême-Orient l’année suivante, Leclerc assista à la capitulation du Japon, puis s’appliqua à rétablir la souveraineté française en Indochine. Sa mort, survenue lors d’une tournée d’inspection, dans un accident d’avion près de Colomb-Béchar, fut ressentie comme un drame national. Il fut élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume en 1952 et fut inhumé aux Invalides.

 

 

Jean Moulin (1899-1943)

 

Jean Moulin entra dans l’administration du ministère de l’Intérieur et devint en 1930 le plus jeune sous-préfet de France. Il fut nommé préfet de Chartres en juin 1940. Peu après l’invasion allemande, il refusa de signer, à la demande de l’occupant, une déclaration accusant à tort une troupe de tirailleurs sénégalais d’avoir commis diverses exactions. Menacé, il tenta alors de se suicider pour ne pas commettre un acte déshonorant. Le gouvernement de Vichy, qui le jugeait suspect en raison de ses convictions républicaines, le révoqua le 2 novembre 1940. Il noua alors divers contacts en zone libre, au sein de l’administration comme dans les premiers groupes isolés qui commençaient à mener des actions contre l’occupant. Il acquit ainsi la conviction qu’il était essentiel de coordonner l’action de la Résistance pour la rendre plus efficace. Rejoignant le général de Gaulle à Londres en 1941, il s’attacha à lui faire un état aussi exact que possible de la Résistance française, et reçut de lui la mission de réaliser l’unité de tous les mouvements en zone libre. Parachuté en Provence dans la nuit du 31 décembre 1941 au 1er janvier 1942, Jean Moulin accomplit, en un an et demi, une tâche considérable : placé à la tête d’une véritable administration, supervisant un service des parachutages, un bureau d’information et de presse, un comité général d’étude (chargé de préparer la réforme de la France après la libération du territoire) ainsi qu’un organisme chargé du noyautage des administrations publiques (NAP), il réussit, tout en changeant en permanence de lieux et d’identité, à remplir la mission qui lui avait été confiée. Il revint d’un second séjour à Londres, en février 1943, investi d’une nouvelle mission, celle de constituer un organe politique représentatif de toutes les tendances de la Résistance : ce fut le Conseil national de la Résistance (CNR), groupant mouvements de résistance, syndicats et partis politiques, qui, sous la présidence de Jean Moulin, tint sa première séance à Paris, rue du Four, le 27 mai 1943.

Cependant, dès le 9 juin suivant, une trahison permit à la Gestapo d’arrêter à Paris le général Delestraint, chef de l’Armée secrète. Le 21 juin, lors d’une réunion à Caluire, près de Lyon, Jean Moulin fut à son tour arrêté par la Gestapo de Lyon, conduite par Klaus Barbie, sans doute à la suite d’une dénonciation au sujet de laquelle témoins de l’époque et historiens ont avancé de nombreuses hypothèses. Soumis à la torture, celui qui portait le pseudonyme de «Max» refusa obstinément de parler. Agonisant, il succomba à ses blessures lors de son transfert vers l’Allemagne. Ramené à Metz, puis à Paris, son corps fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

En 1964, ses cendres furent transférées au Panthéon.

 

 

·       Les Américains

 

Franklin Delano Roosevelt (1882-1945)

 

Né en 1882, il était le cousin du président Théodore Roosevelt. Après l'obtention de son diplôme à l'université Harvard en 1904, Franklin Roosevelt suivit les cours de l'École de droit de l'université de Columbia. Élu sénateur démocrate de l'État de New York en 1910, il soutint la candidature du démocrate Woodrow Wilson à l'élection présidentielle de 1912, et fut nommé, après la victoire de ce dernier, au poste de ministre-adjoint de la Marine qu'il occupa pendant la Première Guerre mondiale. Il fut choisi comme vice-président par James Cox pour l'élection présidentielle de 1920, mais les deux hommes furent battus par le républicain Warren Harding. L'année suivante, Roosevelt fut atteint de poliomyélite, mais continua à remplir ses obligations politiques. Élu gouverneur de New York en 1929, il mit en œuvre, dès le déclenchement de la crise économique de 1929, des mesures d'assistance sociale. Présenté par le parti démocrate comme candidat à l'élection présidentielle de 1932, il battit le président républicain Hoover. L'imminence de la guerre en Europe et l'engagement américain dans celle-ci suscitèrent un consensus qui permit à Roosevelt d'être réélu en 1940 et en 1944. En politique étrangère, Roosevelt, s'adapta aux aspirations de l'électorat lorsque ce dernier se tourna vers l'isolationnisme au cours des années 1920. Puis, à la fin des années 1930, inquiet de la politique agressive d'Hitler en Europe et de l'expansionnisme japonais dans le Pacifique, Roosevelt engagea à nouveau les États-Unis dans les affaires mondiales. Il fut toutefois entravé par le fort sentiment isolationniste de son électorat et par la série de lois sur la neutralité passée par le Congrès pour empêcher tout engagement américain dans un conflit mondial. Roosevelt remporta la bataille lorsque le Congrès, alarmé par la victoire allemande sur la France en 1940, vota la loi prêt-bail pour aider la Grande-Bretagne dans sa résistance contre l'Allemagne. L'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, entraîna les États-Unis dans la guerre aux côtés de la Grande-Bretagne et de l'Union soviétique. Durant la période de guerre, Roosevelt formula un certain nombre d'objectifs diplomatiques dans une série de conférences qui réunirent les Alliés. A Yalta (URSS, février 1945),  il obtint l'admission de la Chine aux discussions de paix, insista sur la libéralisation du commerce international qu'il voyait comme un moyen de prévenir les guerres futures, et parvint à faire accepter la création de l'organisation des Nations unies pour maintenir la paix.

 

 

Harry Truman (1884-1972)

     

Né en 1884, Truman participa au cours de la Première Guerre mondiale aux combats à Saint-Mihiel et dans l'Argonne. Après sa démobilisation, il tenta sa chance dans le commerce et échoua. Il apprit alors le droit, se fit remarquer par l'une des personnalités du Parti démocrate du Missouri, et, à cinquante ans, en 1934, parvint à emporter l'élection sénatoriale de l'État. À la mort de Roosevelt, survenue en avril 1945, Truman lui succéda à la présidence. Bien qu'il fût un législateur et un homme politique chevronné, il n'avait aucune expérience dans le domaine des affaires étrangères. Or, sa première décision importante fut d'utiliser l'arme atomique pour amener le Japon à déposer les armes (août 1945). Après la capitulation nippone, Truman dut s'attaquer en même temps à la reconversion du pays vers l'économie de paix et à l'organisation de la guerre froide. Il décida de ne pas se représenter comme candidat en 1952, et se retira à Independence, où il vécut jusqu'à sa mort, le 26 décembre 1972.

 

 

Dwight David Eisenhower (1890-1969)

 

Né en 1890, il fit ses études à l'Académie militaire de West Point, dont il sortit officier d'infanterie. Il fut appelé à servir au côté du général George Marshall, chef d'état-major de l'armée. À ce poste, il prépara, en liaison avec l'état-major britannique, des projets de débarquement allié en Europe. Commandant en chef du débarquement en Afrique du Nord, il fut nommé en 1943 à la tête des forces alliées en Europe, et dirigea les débarquements en Italie (1943) et en Normandie (1944). Le 9 mai 1945, il reçut la capitulation allemande à Berlin. Jouissant d'une très grande popularité, il fut présenté par le Parti républicain à l'élection présidentielle de 1952, et remporta une large victoire sur son rival démocrate, Adlai Stevenson. Confronté dès la deuxième année de son mandat à une majorité démocrate au Congrès, il fut cependant réélu en 1956. La crise cubaine (1960-1961) et l'implication jugée insuffisante du président dans les affaires intérieures firent préférer son vice-président, Richard Nixon, comme candidat républicain à l'élection présidentielle de 1960, mais celui-ci fut battu par John Kennedy. À l'expiration de son mandat, Eisenhower se retira de la vie politique.

 

 

Douglas MacArthur (1880-1964)

 

Né en 1880, fils de général, il sortit major de sa promotion à l'académie militaire de West Point, en 1903, et poursuivit une brillante carrière qui le conduisit aux Philippines et au Japon. Conseiller du président Theodore Roosevelt, il dirigea la 42e division américaine en France au cours de la Première Guerre mondiale puis prit le commandement de West Point (1919-1922) avant d'être nommé chef d'état-major de l'armée (1930-1935). Rappelé au service actif en juillet 1941 pour commander les troupes américaines aux Philippines, il organisa la résistance à l'agression japonaise à Bataan et à Corregidor, mais reçut l'ordre, en mars 1942, de gagner l'Australie. Placé à la tête des forces alliées du Pacifique sud, il dirigea, conjointement avec l'amiral Nimitz, la contre-offensive alliée jusqu'à la prise des Philippines (octobre 1944-juillet 1945). MacArthur reçut la reddition du Japon à bord du cuirassé Missouri le 2 septembre 1945 puis, à la tête des troupes d'occupation américaines (1945-1950), joua un rôle politique décisif dans la démilitarisation du pays et dans sa transition démocratique. Il mourut à Washington le 5 avril 1964.

 

 

Chester William Nimitz (1885-1966)

 

Né en 1885, diplômé de l'Académie navale, il fut chef d'état-major des forces sous-marines de l'Atlantique pendant la Première Guerre mondiale, puis fut nommé, après l'attaque japonaise de Pearl Harbor commandant en chef de la flotte du Pacifique avec le rang d'amiral. Responsable des opérations aéronavales dans le Pacifique central, il fit preuve, notamment à la bataille de Midway (juin 1942), de grandes qualités de stratège et de tacticien. Il fut, avec le général MacArthur, un des principaux artisans de la victoire américaine dans le Pacifique, et reçut avec lui l'acte de capitulation de l'Empire japonais en septembre 1945.

 

 

Georges Smith Patton (1885-1945)

 

Né en 1885, aide de camp du général américain John Joseph Pershing lors de l'expédition au Mexique en 1917, il fut envoyé durant la Première Guerre mondiale en France, où il participa notamment à l'attaque de Saint-Mihiel. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il commanda les troupes américaines en Tunisie et en Italie et reçut, au début de l'année 1944, le commandement de la IIIe armée, qu'il lança, le 2 août, à la conquête de la Normandie puis de la Bretagne. Poursuivant son avancée fulgurante, Patton franchit le Rhin en mars 1945. Ayant atteint Kassel, il se dirigea vers le Sud-Est et atteignit le territoire de la Tchécoslovaquie. Après la guerre, il fut nommé gouverneur militaire de Bavière mais fut démis de ses fonctions, soupçonné d'indulgence envers l'ancien ennemi. Il fut nommé à la tête de la XVe armée à la fin de 1945, peu de temps avant d'être mortellement blessé dans un accident de la circulation.

 

 

·       Les Russes

 

Joseph Staline (1879-1953)

 

Né en 1879, il fut envoyé au séminaire orthodoxe de Tiflis (aujourd’hui Tbilissi). Gagné aux idées socialistes, il adhéra au Parti socialiste géorgien en 1898, fut expulsé du séminaire l’année suivante et se consacra dès lors à l’action révolutionnaire. Il poursuivit son action en Géorgie, puis en Russie : arrêté et déporté par la police du tsar à plusieurs reprises, chaque fois libéré ou évadé, il entra en 1904 au Parti social-démocrate russe, où il rejoignit l’aile bolchevique, puis participa à la révolution de 1905. En 1912, Lénine l’appela au Comité central du parti bolchevique qu’il venait de créer et lui confia la direction du journal du parti, la Pravda (la «Vérité»). Commissaire du peuple aux Nationalités dans le premier gouvernement formé par Lénine, membre du Conseil du travail et de la défense et du Politburo (bureau politique du parti), Staline participa activement à la guerre civile, en inspectant les fronts et en organisant en 1918 la défense de Tsaritsyne (rebaptisée Stalingrad de 1925 à 1961), puis en 1919 celle de Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). Dans le même temps, il s’employa habilement à renforcer sa position au sein du Parti, ce qui lui permit d’être élu en 1922 au poste clé de secrétaire général du Comité central. À la fin de sa vie, Lénine tenta de s’opposer à cette ascension qui lui semblait dangereuse pour la révolution; sa mort en 1924 ouvrit une guerre de succession au sein des instances dirigeantes du Parti : face à Staline, Trotski faisait lui aussi figure de dauphin. Staline, appuyé un temps par Nikolaï Boukharine, représentant de l’aile droite du parti, se retourna bientôt contre ses partenaires, purgeant progressivement le parti des derniers compagnons de Lénine et de toute opposition. Assisté par une bureaucratie comblée de privilèges et une police politique omniprésente (le NKVD), devenu secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, Staline régna dès lors en maître sur le pays. Malgré le pacte germano-soviétique signé en 1939 par Molotov avec l’Allemagne nazie, les armées du Reich attaquèrent l’URSS sans déclaration préalable en juin 1941. Les pertes subies dès le début de l’invasion amenèrent Staline à concentrer entre ses mains l’essentiel des pouvoirs militaires, comme président du Comité de défense nationale et commissaire du peuple à la Guerre en 1941, puis comme maréchal (1943) et généralissime (1945). Faisant appel au patriotisme russe, il réussit, au prix de lourds sacrifices humains, à renverser le cours de la guerre, en particulier lors de la bataille de Stalingrad (1942). Poursuivant l’armée allemande jusqu’à Berlin, il apparut comme l’un des grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Lors des conférences de Téhéran (1943), Yalta (1945) et Potsdam (1945), réunissant les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, il manœuvra habilement pour obtenir la reconnaissance d’une sphère d’influence soviétique en Europe de l’Est où il imposa le communisme après la chute du IIIe Reich. Dans la période de l’après-guerre, le culte de la personnalité entourant Staline atteignit un niveau inégalé. Isolé au sommet du pouvoir et affaibli physiquement, Staline, atteint d’une paranoïa de plus en plus aiguë, se voyait partout environné de complots : en janvier 1953, il ordonna l’arrestation de plusieurs médecins moscovites, juifs pour la plupart, les accusant d’avoir perpétré des assassinats dans l’exercice de leurs fonctions. Le prétendu complot des «blouses blanches» semblait annoncer un retour à la terreur des années 1930, quand Staline mourut soudainement d’une hémorragie cérébrale, le 5 mars 1953.

 

 

 

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